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« L’éducation est à la base de la prospérité et du progrès d’une collectivité et de ses membres. Elle est la base de la prospérité de notre pays. »

— Joan Tanner, ancienne de l’Académie, 1954

Une éducation pour tous?

Ouverte en 1895, l'Académie de Lunenburg était considérée comme une institution avec des étudiants d’origines diverses - mais dans la Nouvelle-Écosse du XIXe siècle, la diversité consistait seulement en la coexistence de différentes confessions religieuses.   Comme dans la plupart des régions de la Nouvelle-Écosse, la population de Lunenburg était majoritairement blanche, ce qui était visible dans les écoles ainsi que dans les rues de la ville. 

Les communautés ségrégées ont existé  en Nouvelle-Écosse parce que le racisme systémique a poussé les Mi'kmaw et les Afro-Néo-Écossais en marge de la société.  En 1836, la loi sur l'éducation de la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Education Act) a été modifiée pour autoriser la création d'écoles séparées pour les Afro-Néo-Écossais. La dernière école ségréguée a fermé ses portes en 1982.  Des ordres religieux ont géré des écoles missionnaires pour les enfants autochtones dès les années 1600, ce qui a conduit en 1884 à l'adoption de la loi canadienne sur les pensionnats autochtones (Residential School Act).  Le pensionnat autochtone de Shubenacadie, en Nouvelle-Écosse, a ouvert ses portes en 1930 et les a fermées en 1967.  La loi exigeait que tous les enfants mi'kmaw vivant dans les Maritimes fréquentent cette école. Ces lois ont contribué au développement de la marginalisation de ces communautés dans toute la province, si bien que les effets s’en font encore sentir et commencent à peine à être compris.

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L’éducation en Nouvelle-Écosse 

Les écoles à classe unique sont la norme dans les provinces maritimes jusqu’aux années 1840. Mais avec le peu de livres, la faible assiduité et le roulement élevé des enseignants de ces établissements de fortune, l’éducation est très désorganisée et inadéquate. Avec le temps, le développement de l’enseignement secondaire, de la formation aux métiers et d’un enseignement primaire élargi donne lieu à la création d’écoles plus grandes et plus fonctionnelles qui, ensemble, commencent à ressembler à un système. Avec l’adoption de la loi sur la gratuité scolaire (Free School Act) en 1864, le soutien du gouvernement à l’endroit de l’éducation et de la scolarité obligatoire en Nouvelle-Écosse et une nouvelle croyance dans une réforme sociale deviennent des arguments convaincants pour justifier d’investir dans l’éducation dans le comté de Lunenburg.

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La réforme et le changement 

Pour de nombreuses familles néo-écossaises du 19e siècle, les travaux de la ferme et la pêche sont plus importants que l’école, mais après la Confédération, la société commence à penser autrement. La réforme sociale, un mouvement national destiné en partie à envoyer les enfants à l’école au lieu de les voir traîner dans les rues, de même qu’une foi grandissante dans le progrès social et l’amélioration du sens civique, mènent à la création d’académies de comtés qui offrent de meilleures installations, un programme d’enseignement plus complet et l’enseignement secondaire pour le plus d’élèves possible.

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En avance sur son temps

Lunenburg ouvre sa première école structurée en 1838 et sa première académie en 1865, tout juste après l’adoption de la gratuité scolaire. La fierté civique et le progrès sont importants pour la localité qui ne voit aucun autre moyen d’afficher ces valeurs que d’ériger un monument à son engagement envers l’éducation et envers sa jeunesse. Après qu’un incendie a détruit la première académie, une deuxième est construite en 1895, en suivant les normes les plus élevées de l’époque.

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Notions élémentaires

L’éducation reçue à l’Académie de Lunenburg est sans égale. James Murray Beck, distingué professeur d’université, historien, auteur et ancien de l’Académie, parle de la qualité de son expérience et fait remarquer qu’en « enseignant à trois mille étudiants de première année à l’Université Dalhousie, j’ai découvert que pour beaucoup, l’anacoluthe l’écriture de l’infinitif demeurent des mystères entiers. Si on leur avait inculqué ces notions comme on l’a fait avec moi [à l’Académie], j’aurais pu passer plus de temps à parler de science politique qu’à parler de grammaire. Pour quelqu’un qui a écrit beaucoup, l’acquisition des notions de base est un atout inestimable. »

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Présent ou absent? 

Même si elle est généralement bonne, l’assiduité à l’Académie augmente ou baisse au cours de l’année au rythme de la vie rurale et des responsabilités des familles dont la survie dépend de l’agriculture et de la pêche. Il n’est pas rare pour un directeur d’excuser des élèves de treize ans et plus qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Après 1883, la présence en classe devient obligatoire pour tous les enfants néo-écossais de sept à douze ans, sauf pour ceux qui vivent à plus de trois kilomètres (deux milles) de l’école publique la plus proche. Les familles encore plus éloignées mettent souvent leurs enfants en pension dans les villages proches ou chez des parents ou amis pour qu’ils puissent se faire instruire à l’Académie.

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Nouveau règlement

En 1916, la Nouvelle-Écosse adopte une loi qui exige que les enfants fréquentent l’école jusqu’à l’âge de quatorze ans. Six ans plus tard, l’embauche d’enfants de moins de seize ans est limité à ceux qui réussissent un examen d’équivalence de la septième année. Ce n’est qu’en 1962 que la Province décide qu’il faut avoir au moins seize ans pour quitter l’école.